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Mercure est la planète du système solaire la plus proche du Soleil. Sa distance moyenne à celui-ci est de 58 millions de kilomètres. Son orbite est inclinée de 7° par rapport au plan de l'écliptique. Le Soleil est si proche de Mercure que, vu de cette planète, il paraîtrait quatre fois plus grand et sept fois plus lumineux que sur Terre.
Au siècle dernier, une anomalie dans l'orbite de Mercure fut constatée par l'astronome français Le Verrier. Se basant sur le raisonnement qui lui avait permis en 1845 de déduire l'existence de Neptune des perturbations relevées dans l'orbite d'Uranus, il envisagea l'existence d'une planète qu'il baptisa Vulcain : celle-ci, encore plus proche du Soleil que Mercure, serait à l'origine de cette anomalie. Mais, ce qu'avait confirmé la mécanique newtonienne pour les orbites des autres planètes n'était pas valable pour Mercure. Son périhélie (point de l'orbite où la planète se trouve le plus proche du Soleil) avançait de façon non négligeable : 42,84 secondes d'arc par siècle. Cette anomalie trouva son explication dans la théorie de la relativité générale d'Einstein (1916) qui prévoit une avance séculaire de 42,91 secondes. Ce fut la preuve irréfutable de la valeur de cette théorie.

 

La sonde de la NASA Mariner 10, au cours de trois passages rapprochés en 1974 et 1975, a pris des photos de 45% de la surface de Mercure. Ici nous voyons un détail de la surface de Mercure pris par Mariner 10. Il s'agit d'une région qui porte les stigmates d'un bombardement intense de météorites. Après cette première phase, achevée il y a plus de 4 milliards d'années, le globe de Mercure subit une contraction qui en réduisit le rayon de 1 ou 2 km, occasionnant les fractures qui sillonnent son écorce.

L'observation de Mercure au télescope ne montre qu'un croissant plus ou moins marqué selon la position de la planète par rapport au Soleil et à la Terre (phénomène de phases). En fait l'observation de Mercure, très basse sur l'horizon, est très difficile, la planète n'étant visible que le matin peu de temps avant le lever du Soleil ou le soir peu de temps après le coucher de celui-ci. . Cette photo reconstituées à partir de plusieurs clichés, dite photo-rnosaïque, présente un hémisphère: la ressemblance est frappante avec la Lune.

Photo de Mercure (due à Mariner 10) faisant apparaître un terrain particulièrement lisse, sans relief : une importante coulée de lave a probablement, " effacé" les cratères de la période de formation.

 

UNE ORBITE RÉSONANTE

En 1965, deux astronomes américains, Rolf Dyce et Gordon Pettengill, déterminaient que Mercure tournait sur elle-même en 59 jours, soit environ les deux tiers de sa période de révolution autour du Soleil qui se fait en 88 jours. Ce qui était en complète contradiction avec les chiffres donnés en 1890 par l'astronome italien Schiaparelli qui avait évalué la période de rotation à 88 jours, c'est-à-dire égale à celle de révolution (chiffres qui avaient été confirmés par l'américain Lowell et les français Lyot et Dollfus). On en avait donc déduit que Mercure devait présenter toujours la même face au Soleil tout comme la Lune le fait avec la Terre. Pourquoi la période de rotation de Mercure est-elle égale aux deux tiers de sa période de révolution ?
La forme allongée de l'orbite de Mercure autour du Soleil fait que les effets de marée gravitationnelle exercés sur la planète sont très différents en fonction de leurs positions respectives. Proche du Soleil, la force de marée augmente et accélère la rotation, mais à ce moment l'interaction rotation/révolution ralentit la course sur l'orbite et rétablit le rapport initial de deux tiers. Ce phénomène interactif s'appelle "effet de résonance".
Ainsi, pendant que Mercure fait un tour sur elle-mêrne (rotation sidérale), elle a accompli les deux tiers de sa révolution autour du Soleil... qui semble ne s'être déplacé que du tiers de sa course autour de la planète. Il ne s'est donc ainsi écoulé qu'un tiers d'une journée mercurienne et, par conséquent, une journée complète nécessitera deux révolutions orbitales. Le jour solaire mercurien dure deux années mercuriennes, fait unique dans le système solaire. Cette rotation très lente explique peut-être l'absence de satellites autour de la planète.

 

L'un des nombreux cratères de Mercure, témoignage du bombardement météoritique survenu il y a quatre milliards d'années.

Un Bassin de 1350 KM de diamètre

Le plus grand bassin de Mercure, appelé Planitia Caloris -Bassin de la Chaleur - parce qu'au passage au périhélie il fait face au Soleil une fois sur deux, présente une structure d'anneaux concentriques d'un diamètre de 1350 km. Il a été formé à la suite de la collision avec une météorite ou un astéroïde de plus de 100 km de diamètre. Il porte également des traces de coulées de lave provenant d'écoulements par des brisures de l'écorce de la planète après des impacts importants. Le premier choc fut particulièrement violent puisqu'aux antipodes une vaste zone en a été modifiée par un effet de focalisation des ondes sismiques dues à l'impact.

 

UNE PLANÈTE " LUNAIRE"

Mercure présente de nombreuses caractéristiques assez proches de celles de la Lune, en particulier une absence d'atmosphère à densité significative à l'exception de quelques traces d'hydrogène et d'hélium provenant du vent solaire et de gaz rares : argon et néon, résultant d'un phénomène de dégazage du sol. Son rayon mesure 2439 km, soit près de 40% de celui de la Terre (6378 km), et le rapport de sa masse à celle de la Terre est de 0,055.
La densité moyenne de Mercure est de 5,44 contre 5,52 pour la Terre, ce qui laisse supposer, compte tenu de la différence de dimensions, que Mercure a un gros noyau ferreux, représentant près de 80% de la masse de la planète et 42% de son volume (respectivement 15% et 30% pour le noyau de la Terre). Hypothèse en partie confirmée par l'existence d'un champ magnétique d'une intensité égale à 1% de celui de la Terre. On pense qu'il est généré par des mouvements de matières dans un noyau en fusion mais relativement peu chaud. Les mesures effectuées par le radiomètre infrarouge de la sonde Mariner 10 ont indiqué que la température à midi à la surface de Mercure s'élève à plus de 400 °C et descend jusqu'à moins 175°C , la nuit, sur la face opposée au Soleil.
En 1974 et 1975, la sonde Mariner 10 a transmis de nombreuses informations : la surface a subi un bombardement météoritique important suivi d'une remontée de magma (lave) dans les premières années de son existence ; elle ressemble à celle de la Lune (les "mers " en moins), avec une abondance de cratères d'impact, de grands bassins presque circulaires entourés de chaînes montagneuses en anneaux créées par les ondes de choc engendrées par les collisions météoritiques.
Sur Mercure, on peut aussi observer des structures géologiques inexistantes sur la Lune. Il s'agit, dans les plaines, de systèmes de grandes falaises, pouvant atteindre 3000 mètres de hauteur et plusieurs centaines de kilomètres de longueur, dues à des mouvements tectoniques survenus lors du refroidissement de l'écorce de la planète à l'époque de sa formation.

Taille de Mercure dans le système solaire (83 Ko en jpg)

Texte d'aprés Astronomia